Manifestation

Dupuy-de-Lôme. Le lycée en colère 1 février 2012 - Réagir à cet article

.Une quarantaine d'enseignants du lycée polyvalent Dupuy-de-Lôme étaient en grève hier. Ils dénoncent la suppression annoncéede 13 postesà la rentrée 2012. Ils ont rejoint la place de la Liberté où s'est tenue une manifestation de l'Éducation nationale, peu suivie.

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À 9h, hier, aux grilles du lycée Dupuy-de-Lôme, sur la rive droite, une quarantaine d'enseignants «en colère» étaient en grève. Banderole à la main, ils ont dénoncé la suppression de 13 des 130 postes de l'établissement, à la rentrée prochaine. «Cette action est, au départ, celle de l'ensemble des professeurs. Elle est aussi soutenue par tous les syndicats représentés au lycée. La FSU, la CGT, la CFDT et Sud, informe Youn Le Roy. La rentrée 2012 se présente très mal. Elle nous paraît impossible à mettre en oeuvre avec les moyens alloués. Le rectorat a décidé la suppression de 14.000 postes en France, dont 150 dans l'académie de Rennes, 17 en Finistère dans le second degré, et 13, donc, à Dupuy-de-Lôme, qui accueille un millier d'élèves. «Historiquement, c'est le plus gros lycée professionnel du bâtiment de Brest et, depuis six ou sept ans, il accueille un pôle santé-social».

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«Le rectorat joue sur les seuils»

Pourquoi cette décision? «Nous n'avons pas toutes les explications, estime Youn LeRoy.Nous perdons une formation de couvreur. C'est cinq élèves. Et on perd une classe en génie civil, conséquence de la liquidation de la filière SCI. Mais ça n'explique pas tout. Derrière, "ils" jouent sur les seuils. Cette année, il y avait 26 élèves dans une classe. L'an prochain, ils seront 24 et le rectorat nous dit : "On ne dédouble pas". Quitte àremettre derrière des moyens, avec des contractuels qui resteront deux mois et partiront. En CAP finition, les élèves en sont àleur quatrième prof d'atelier en peinture». Les enseignants de Dupuy-de-Lôme ont fait le calcul: «Ce sont 230heures globales qui sautent. C'est en moyenne trois heures et demie par classe. Alors, qu'est-ce qu'on fait: on dit aux élèves de rester chez eux ou on les entasse ? Ce n'est pas acceptable. Les élèves ont droit à des heures réglementaires et à des conditions d'enseignement acceptables. À Dupuy-de-Lôme, nous avons un public attachant. Plus les élèves sont fragiles et plus les élèves sont attachants. Là, on va les sacrifier».

«Les dédoublements remis en cause»

Des arguments que reprend Olivier Cuzon (Sud-Éducation 29), enseignant dans l'établissement. «C'est un lycée particulièrement frappé. C'est un sacrifice politique que de frapper ainsi un lycée aux élèves fragilisés. Ici, ce sont les dédoublements qui sont remis en cause. On fabrique de l'échec scolaire. Et les échecs scolaires d'aujourd'hui sont les inégalités sociales de demain». La délégation des enseignants grévistes de Dupuy-de-Lôme a, ensuite, gagné à pied la place de la Liberté, lieu de rassemblement désigné dans le cadre de l'appel à la grève lancé par les syndicats pour protester contre la carte scolaire récemment affichée. Quelque 80 manifestants, tout au plus, s'y tenaient. Une faible mobilisation, paradoxale au regard des écoles fermées ?Kérargaouyat, Les Hauts-de-Penfeld? ou largement perturbées par les absences des enseignants (Éluard, Guérin, Kerhoas, La Fontaine, Quatre-Moulins, Quizac, Sanquer).